samedi 22 avril 2017
vendredi 24 mars 2017
lundi 13 février 2017
#JusticePourTheo
Les faits dont a été victime Théo
à Aulnay-sous-Bois sont terribles.
Un syndicaliste policier a osé expliquer
sur les chaînes de télévision que l’introduction d’une matraque dans l’anus du
malheureux jeune homme était un accident. C’est incompréhensible que les
circonvolutions de l’Inspection Générale de la Police Nationale, écartent la
thèse d’un « viol délibéré », comme si ce qui s’est produit pouvait être
involontaire. Même Parquet a requis
l’ouverture d’une information judiciaire sans retenir la qualification de viol,
accréditant ainsi cette version aussi absurde que honteuse.
Heureusement, le juge
d’instruction a rendu son honneur à la justice et au Droit en estimant, sans
préjuger de la culpabilité des mis en cause, que les éléments matériels
recueillis justifiaient leur mise en examen pour viol. De plus, il faut établir
si oui, ou non, ces agissements ont été accompagnés d’injures à caractère
raciste comme l’a déclaré Théo. Trop souvent, cette circonstance aggravante est
passée sous silence et n’est jamais réparée. Si en plus du reste, la victime a
dû essuyer des « négro » et autres « bamboula », les associations antiracistes
devront se constituer évidemment partie civile, à ses côtés.
Mais les inquiétudes liées à
cette affaire ne s’arrêtent pas à la question de la recherche de la vérité et
des responsabilités. La justice est saisie et sera rendue. Cette agression, la
manière dont elle est présentée, commentée, parfois exploitée, doit appeler la
vigilance et la fermeté dans la défense des valeurs democratiques.
Les médias et les élus ont une
responsabilité particulière dans le traitement de l’information et la formation
de l’opinion publique. Chacun peut être inquiet en observant que la presse et
le maire de la ville ont estimé devoir expliquer que Théo est le meilleur des
garçons et que sa famille est honorablement connue dans la commune, ce dont
personne ne doute. Est-ce à dire que les faits seraient moins graves s’il
s’était agi d’un « mauvais garçon » ? Rappelons qu’une introduction
anale est un viol quel que soit l’auteur et mais aussi quelle que soit la
victime.
Cette agression met également en
tension notre relation aux forces de l’ordre. Nous savons l’importance du travail
qu’elles accomplissent, souvent péril de leur vie, pour assurer la protection de
tous face à la menace terroriste. Et c’est précisément parce que nous devons
conserver avec elles ce lien de confiance intact qu’il ne faut laisser aucune
prise à ceux qui, poursuivant d’autres objectifs, voudraient généraliser cette
affaire particulière pour expliquer que nous vivrions en France sous la férule
d’un Etat policier post-colonial et esclavagiste. Certains collectifs
prétendument antiracistes et d’extrême-gauche voient dans le cas de Théo une
occasion rêvée de crier au « racisme d’État » qui fait prospérer leur petite
entreprise identitaire. De la même manière, l’extrême-droite procède elle aussi
à des généralisations délétères où les policiers seraient nécessairement
exempts de tout compte à rendre et les victimes forcément coupables, surtout de
ne pas être blanches.
De ce
piège, nous devons être pleinement conscients et sortir au plus vite. La seule
voie valable est celle du respect de notre État de droit et du fonctionnement
républicain des pouvoirs et des contre-pouvoirs.
Justice
aujourd’hui doit être rendue à Théo, au nom du peuple Français, en dehors des
instrumentalisations et des manipulations qui émergent sous l’effet des
extrémismes identitaires. En ces temps troublés et confus, il n’est pas inutile
de relire nos textes fondateurs et rappeler, conformément à l’article 12 de la
Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen que « la garantie des droits de
l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc
instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux
auxquels elle est confiée. » Chacun est en droit d’attendre que ces
dispositions ne quittent jamais l’esprit de nos policiers et de l’ensemble de
nos concitoyens.
Libellés :
démocratie,
insecurité,
mairie,
services publics
Pays/territoire :
93600 Aulnay-sous-Bois, Francia
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