Un vide-greniers, aussi appelé
foire aux puces, bric à brac, ou vente de garage est un rassemblement populaire
au cours duquel des particuliers exposent les objets dont ils n'ont plus
l'usage afin de s'en défaire en les vendant aux visiteurs. De cette façon,
ceux-ci peuvent les acheter. Le nom de « vide-greniers » vient du
fait que les vendeurs sont supposés sortir leurs biens de leur grenier.
De nombreux exemples existent de
cette activité en France, Belgique, Luxembourg, Royaume Uni. Même au Canada, les
vide-greniers se déroulent couramment. Là-bas, Ils s’appellent « vente de
garages » dû à la traduction du nom
anglais «garage sales».
Les nouveaux riches et Caritas
En Espagne, il est très difficile
d’organiser un vide grenier. Les espagnols ne veulent pas acheter des objets
usés. Ce manque de volonté sociale a deux raisons. La raison historique a
produit la mentalité du «nouveau riche». La raison politique est l’association
Caritas.
Le nouveau riche est l’espagnol
qui a souffert 20 ans de misère et famine. Ces années ne se sont pas effacés des souvenirs
espagnols. Aujourd’hui, l’achat d’un objet de deuxième main est vu comme un
choix de misère, de misérable, de pauvre. La plus grande partie du peuple ne
veut rien savoir du passé. L’ancien est vu comme vieux et inutile.
En Espagne, le système européen
de vide-grenier est normalement neutralisé par Caritas, branche espagnole de
Caritas Internationalis, confédération internationale d'organisations
catholiques à but caritatif. Caritas a compris qu’un vide grenier empiète son
système. Si une personne peut directement vendre ses propriétés usées, elle ne
voudra pas les donner gratis à l’association. Celle-ci n’obtiendra pas
d’articles gratis pour les revendre.
Caritas a le droit d’aider les personnes en détresse. Il ne manquerait
plus que cela. Mais le système de charité ne doit pas servir à financer une
organisation. En fait, l’église catholique espagnole reçoit bien plus d’argent
que les prélèvements des catholiques versés dans l’impôt sur le revenu. C’est
elle qui doit payer les frais de son organisation. Une personne en détresse a
droit à une dignité de citoyen. Donc, il faut lui permettre de s’occuper de son
futur. Du fait, les vide-greniers peuvent
procurer un appoint financier non négligeable et constituer un travail dissimulé pour des particuliers.
Les retraités européens
Mais petit à petit, un changement
de mentalité a commencé. Apparus autour des nombreux quartiers où vivent
les retraités européens, les vide-greniers ont commencé à être organisés
par les associations non espagnoles. Il
est aussi vrai que, depuis 2008, le PIB espagnol a diminué. Il y plus de six
millions de chômeurs. Un million d’entre eux n’a plus d’allocations chômage.
Maintenant, tout peut avoir une valeur: vêtements, appareils électroménagers, disques, jouets, livres, vaisselle, disques, meubles, etc.
En Europe, ils se développent
aussi bien sur la voie publique comme dans des pavillons sportifs, salles polyvalentes
où dans n’importe quel espace publique surveillé par la police. Les avantages
du système européen de vide-grenier sont nombreux. Les personnes, elles-mêmes,
peuvent obtenir des revenus financiers appréciables. Du fait, certains chômeurs
peuvent exercer un travail au noir s’ils peuvent participer à un nombre
important de manifestations. Pour limiter l’arrivée de ces pseudo-amateurs, les
municipalités peuvent réserver le droit de vente aux personnes recensées dans
la ville. La mairie de Paris le réserve aux inscrits dans le registre des
habitantes de l’arrondissement. Le plus souvent, les vide-greniers sont
organisés par des associations ou comités de quartier qui perçoivent un droit
de participation des exposants. Ce revenu est non négligeable pour ces
associations, surtout en zone rurale.
D’autres restrictions peuvent
être aussi imposées aux vendeurs. Certaines ordonnances de la ville les
appellent expositeurs pour insister sur le fait de l’activité
non-professionnelle. Souvent, les produits alimentaires sont réservés aux
organisateurs. Il est interdit de vendre des animaux vivants où des armes.
Les vide-greniers se
différencient des marchés par le fait que ces derniers accueillent essentiellement
des professionnels. En Espagne, los européens résidents l’organisent de la même
façon que chez eux. Par contre, pour l’instant, les espagnols ne peuvent pas le
faire ainsi. Ils doivent donner leurs biens á Caritas qui les vend soit disant
pour aider les « pauvres ». Il est vrai qu’aucune loi ne sépare les
activités parce que l’Union européenne interdit toute discrimination par
nationalité. C’est la raison historique qui a produit la mentalité du «nouveau
riche».
Un peu d'histoire
Après la Seconde Guerre mondiale,
nombre de pays de l’Europe de l’Ouest ont reçu d’énormes quantités d’argent
pour les aider à se reconstruire. Ce plan américain fut officiellement appelé
«Programme de rétablissement européen», (en anglais European Recovery Program :
ERP). Le nom provient du nom du Secrétaire d'État des États-Unis, le général
George Marshall, qui exposa, lors d'un discours à l'Université Harvard, le 5 juin 1945, la volonté du gouvernement des États-Unis de
contribuer au rétablissement de l'Europe.
Par contre, l’Espagne était internationalement
isolée. Le régime du General Franco était une dictature totalitaire d’extrême
droite. En plus, la neutralité espagnole de 1939 était le résultat d’un énorme
pot-de-vin payé par les anglais à Nicolas Franco, le frère du chef de l’État, et
ambassadeur à Lisbonne. D’autres ministres avaient aussi amélioré leurs
situations financières telles que le général Varela, ministre de l’armée, et le
général Gallarza, ministre de l’Intérieur.
Donc, celui qui trahi une fois
trahira toujours? Cette phrase était l’idée des vainqueurs de la guerre. Ils se
méfiaient de ce pays de sauvages qui s’était ruiné à cause d’une guerre civile.
Par chance pour le régime
espagnol, malheureusement pour toute l’Europe, la guerre froide vint aider
Franco. Un « petit coups de pouce » américain fut suffisant pour que ce pays
recommença son développement économique à partir de 1958. L’émigration massive,
le tourisme européen et la protection américaine aidèrent enfin ce pays
tourmenté.
Pour en finir
Et de retour dans l’histoire, les
problèmes de l’Espagne sont très importants. Chômage de masse, crise bancaire
et immobilière, déficits publics mal contrôlés… l'Espagne est plongée dans une
crise complexe. Mais ce n’est pas
seulement le pays qui souffre. Ce sont ses habitants. Evidemment, le système européen
de vide-grenier n’est pas la solution à tous les maux. Mais s’il peut aider à
certains de s’en sortir, il doit être mis en marche.