dimanche 15 novembre 2015
dimanche 5 avril 2015
Les bicyclettes à Gaza
La ville de Gaza est la plus grande de la Bande de Gaza. Avec 400.000
habitants, c’est aussi la plus peuplée. Le taux de croissance démographique est
proche du 3%. Donc, elle est un monstre très difficile de gérer. Ces chiffres
pourraient faire penser que l’objectif municipal est de survivre à tout prix.
Ceci est faut. La ville veut pouvoir offrir des services municipaux, si
possible de qualité.
L’un d’entre eux est l’assainissement urbain. La mairie a essayé divers projets pour surmonter le
manque de voiture que les fonctionnaires doivent utiliser dans ces services
municipaux. L’un de ces projets est bien
curieux. Il s’agit de l’utilisation des bicyclettes.
Ce projet a été très bien reçu par les Gazaouis et les services de l’environnement. Le manque de voitures
municipales n’est pas nouveau. Le transport a toujours été un problème. Cela a
obligé les ingénieurs municipaux à prévoir constamment des solutions. Ils ont
réussi que le Conseil municipal approuve l’idée au mois de septembre 2014.
Chaque inspecteur municipal a droit à un vélo unique, identifié par son numéro
de série et visible pour tous avec son logo municipal et sa couleur orange. De leurs
côtés, les employés de la ville sont heureux de cet outil de travail. Certains
utilisaient déjà leurs vélos privés. Rouillés, vieux et lourds, ceux-ci étaient
une mauvaise image pour la fonction publique.
Á Gaza comme dans
nombre de pays méditerranéens, les deux-roues sont vus comme des moyens de
locomotion utilisés par les pauvres, bien loin des paramètres hollandais.
Libellés :
cycliste,
mairie,
marchés publics,
services publics,
vélo
Pays/territoire :
Gaza
samedi 21 mars 2015
21 mars, Journée internationale de lutte contre le racisme
Il y a 49 ans, l’ONU a instauré la Journée internationale de lutte contre
le racisme. En Espagne, l’année 1966 est la vingt-septième année du régime de Franco,
selon-lui, un régime de paix, la paix des cimetières. Il a fallu attendre l’arrivée
de la démocratie en 1978 pour le racisme commence à exister dans les livres d’études
et dans les lois. C’est dans l’article 14 de la Constitution que l’égalité des
espagnols est proclamée sans qu’aucune discrimination puisse être introduite fondée sur la naissance, la race, le sexe, la religion, l'opinion ou sur toute autre situation ou circonstance personnelle ou sociale.
Cependant, le chemin de l’égalité des citoyens est loin d’être achevé. Les
vieux démons espagnols réapparaissent. L’étranger, le Juif, le Rom, le Musulman
- ou supposé tel - ou encore le sans papier, sont les « boucs émissaires » auxquels est attribuée la responsabilité de
tous les maux et de toutes les injustices de la société, qu’ils sont pourtant
parmi les premiers à subir.
Profitant du désarroi d'une partie de plus en plus grande de la population,
en Espagne comme dans l’ensemble de l’Europe, l’extrême droite progresse. Son discours xénophobe se veut rassurant pour une
partie de la population. En plus, l’apparente
impunité des réseaux sociaux permet une liberté d’expression qui est utilisée
pour tenir des propos odieux, racistes, xénophobes et homophobes.
Mais l’extrême droite n’est pas seule en cause. La Méditerranée est devenue
le cimetière de milliers de migrants africains. En Europe, une nouvelle
campagne de traque contre les sans-papiers a été lancée. Les pays membres de
l’espace Schengen ont organisé une opération baptisée « Mos Maiorum » contre les immigrants clandestins. Les
migrants arrêtés devaient être soit renvoyés dans leur pays d’origine ou bien
maintenus en rétention.
Dans certains pays européens, les expulsions d’étrangers Roms n’ont jamais
été aussi nombreuses. Comment s’étonner de la banalisation du racisme ?
En Espagne, quand les responsables régionaux tiennent des propos
stigmatisants, les citoyens se sentent protéger dans la recrudescence des actes
racistes au quotidien. Au niveau national, il faut savoir que les traques des étrangers ont
commencé avec le circulaire nº 1 du 25 janvier 2010 du Commissariat general des
frontières de la police national. Durement critiqué par les syndicats
policiers, le Ministre de l’Intérieur, Alfredo Pérz Rubalcaba, s’est défendu en
parlant des erreurs de communication. Mais il ne l’a pas dérogé. Les contrôles
au faciès ont perduré. Les Africains et les Sud-Américains subissent les mêmes
injures.
Le 11 janvier, des millions de citoyens ont dit leur solidarité au cri de « Jesuis Charlie ». Ils ont dit aussi leur refus de la haine et de l'amalgame.
Mais depuis cette date, en Espagne aussi, les actes islamophobes ont augmenté par
rapport à janvier 2014. Les actes antisémites ont doublé en un an.
En ce 21 mars, il faut réaffirmer notre refus de toute forme de racisme. Le
véritable objectif doit être une véritable égalité des droits parce que le
racisme prospère sur les inégalités. La société doit se mobiliser pour faire
reculer les problèmes sociaux et politiques, générateurs de souffrances et d’inégalités.
Libellés :
démocratie,
Immigration,
insecurité,
musulman
Pays/territoire :
Madrid, Madrid, España
dimanche 8 mars 2015
Sur la journée internationale de la femme.
Les femmes représentent la moitié de la population. Ce simple chiffre statistique
devrait suffire pour une reconnaissance des droits. Cependant, ce n'est pas le
cas. Principalement dans les zones de conflits armés, elles sont souvent des
proies pour ces durs guérilleros qui prétendent les défendre, bien sûr, sans leurs
accords.
Tel est le cas de Boko Haram, le groupe terroriste du Nigéria, qui justifie
ses actions par une lecture honteuse du Coran. Pour les chercheurs des réseaux
sociaux, je laisse les lectures du hasthtag #BringBackOurGirls qui vont de la
sincère société civile nigérienne à la vague de sentimentalisme globale des
stars du « show business », posant avec des affiches de protestation.
Cependant, après une guerre, les femmes devraient participer activement aux
changements et solutions qui touchent la société, y compris la résolution des
conflits ultérieurs. L’expérience des conflits armés a prouvé qu'il est
d'une importance cruciale de permettre la pleine et égale participation des
femmes dans la paix et la sécurité. L'inclusion des femmes augmente la
probabilité de parvenir à une paix durable.
Malheureusement, les femmes ne sont pas souvent considérées comme parties
prenantes dans les processus de paix. Invitées à prendre les armes en temps de
guerre, elles sont reléguées à des tâches auxiliaires en temps de paix. Tel est
le cas de l'actuel processus de paix en Colombie.
Souvent, elles ont supporté plus de quotas de cruauté dans les conflits que
les hommes. Par conséquent, elles devraient recevoir leurs réparations
proportionnelles et leurs dédommagements. De nombreuses ONGs travaillent dans
cette ligne. Une d'elles est COLEMAD (Colectivo Mujeres al Derecho). Cette association se consacre depuis 2003 à étudier et intervenir sur la situation, les besoins et les droits des femmes rurales touchées par le déplacement forcé et le conflit armé en général, ainsi que sur la responsabilité de l’Etat.
Par conséquent, le monde doit accepter que les femmes ne soient pas de simples
victimes civiles. Il est de justice reconnaître le rôle crucial des femmes dans
la reconstruction de sociétés et de la promotion de la paix.
Les femmes devraient jouer un rôle de décideurs dans toutes les étapes de
résolution des conflits, aussi bien dans la paix, pour les pourparlers de
réconciliation, comme dans la prévention de la répétition à l'avenir des
conflits.
Le quinzième anniversaire de l'adoption de la résolution 1325 du Conseil desécurité de l'ONU est un rappel de la nécessité de redoubler les efforts de donner
une voix aux femmes dans la consolidation de la paix. Grâce à l'adoption d'un
Plan National d'action sur les femmes, paix et sécurité, chaque administration
locale pourrait contribuer substantiellement aux aspirations d'une
implémentation de cette importante résolution.
La garantie de l’égalité des droits pour
les femmes et les hommes est essentielle pour la sécurité et une paix durable
dans le monde.
Libellés :
femme,
insecurité,
musulman
Pays/territoire :
Nigeria
dimanche 15 février 2015
Le touriste social en Espagne
La Cour de Justice de l'Union Européenne a considéré que les Etats de
l'UE n'étaient pas tenus de verser des prestations à des citoyens d'autres
Etats membres, ne se rendant sur leur territoire que pour bénéficier de
l'aide sociale. L’arrêt de la cour, dans l’affaire C-333/13 peut se lire
en cliquant ici.
On a aussitôt parlé d'un « tourisme social » et de
déplacements en vue de bénéficier de prestations. En Espagne, on montre du
doigt les Roms de Roumanie et de Bugarie.
Cependant, personne n’a osé stigmatiser les retraités européens du Nord qui
achètent des maisons á la plage. Il est évident que les complexes racistes et
xénophobes en sont la cause.
Tout d’abord, il faut reconnaitre que l’article 14 de la Constitution de 1978 a reconnu l’égalité entre tous les
espagnols. Cela a permis de fermer les écoles séparées qui existaient pour les
Roms. Trente ans après, les chiffres sont éloquents. Aujourd’hui, ceux qui
vivent dans les bidonvilles représentent le 4 % de la population face au 31% en
1980. Un taux de 93,2% d’enfants scolarisés prouve l’effort fait par tous.
De leur côté, les Roms no espagnols vivent dans des
conditions précaires et se sont réfugiés dans la mendicité. Ces personnes
cherchent à fuir des discriminations sociales et racistes qui en font de
véritables "relégués" dans leurs pays de nationalité, désormais
membres de l'Union Européenne. C'est dans ce
contexte qu'ils recherchent des conditions de vie meilleures, en premier lieu
par l'accès au travail, le plus souvent dans des métiers particulièrement durs
et mal rémunérés. Mais, ils ne bénéficient aucunement de prestations sociales
qui seraient "de droit", sauf précisément dans les cas où ils
travaillent et paient leurs cotisations sociales.
De l’autre côté de la balance, se trouvent les retraités
européens du Nord. Ceux-ci connaissent leurs droits. Ils savent se défendre. Il
est vrai qu’ils ont, soit signé un bail, soit un contrat d’achat d’une maison.
Ce fait permet qu’ils obtiennent un document, le NIE,
le numéro d’identité de l’étranger. Après-ça, il est plus simple d’avoir la
carte d’assistance sanitaire. Avec ce parcours administratif, ils ont eu accès
au système de santé espagnol, universel, gratuit et organisé par régions
autonomes. Quand on connait les frais
des opérations dans certains pays « riches », on comprend pourquoi
ils viennent s’opérer dans un pays « pauvre » comme l’Espagne.
Maintenant, tous ressortissants européens ne peuvent
bénéficier en Espagne de prestations sociales telles que les allocations
familiales, les aides au logement ou autres s'ils ne remplissent pas
certaines conditions. Comme les Espagnols et les autres ressortissants
européens, les citoyens roumains et bulgares présents en Espagne qui
bénéficient de prestations sociales sont ceux qui cotisent et paient leurs
impôts. Les aides qui ne sont subordonnées à aucune condition de séjour,
sont presque nulles. La seule possibilité est de tomber malade et aller
d’urgence á l’hôpital. Tous les êtres humains quelle que soit leur nationalité
ont droit á être soigner. Si quelqu’un ose dire le contraire, il faut lui
rappeler le Serment d'Hippocrate:
« Je donnerai mes soins gratuits à l'indigent ».
L’affaire C-333/13
Dans l’affaire C‑333/13, ayant pour objet une demande de
décision préjudicielle au titre de l’article 267 TFUE, introduite par le
Sozialgericht Leipzig (Allemagne), par décision du 3 juin 2013, parvenue à la
Cour le 19 juin 2013, dans la procédure Elisabeta Dano, Florin Dano contre Jobcenter
Leipzig, la Cour (la grande chambre),
dit pour droit:
1) Le règlement (CE) n° 883/2004 du
Parlement européen et du Conseil, du 29 avril 2004, sur la coordination des
systèmes de sécurité sociale, tel que modifié par le règlement (UE) n°
1244/2010 de la Commission, du 9 décembre 2010, doit être interprété en ce sens
que les «prestations spéciales en espèces à caractère non contributif» au sens
des articles 3, paragraphe 3, et 70 de ce règlement relèvent du champ
d’application de l’article 4 dudit règlement. 2) L’article 24, paragraphe 1, de la directive 2004/38/CE du Parlement européen et du Conseil, du 29 avril 2004, relative au droit des citoyens de l’Union et des membres de leurs familles de circuler et de séjourner librement sur le territoire des États membres, modifiant le règlement (CEE) n° 1612/68 et abrogeant les directives 64/221/CEE, 68/360/CEE, 72/194/CEE, 73/148/CEE, 75/34/CEE, 75/35/CEE, 90/364/CEE, 90/365/CEE et 93/96/CEE, lu en combinaison avec l’article 7, paragraphe 1, sous b), de celle‑ci, ainsi que l’article 4 du règlement n° 883/2004, tel que modifié par le règlement n° 1244/2010, doivent être interprétés en ce sens qu’ils ne s’opposent pas à la réglementation d’un État membre en vertu de laquelle des ressortissants d’autres États membres sont exclus du bénéfice de certaines «prestations spéciales en espèces à caractère non contributif» au sens de l’article 70, paragraphe 2, du règlement n° 883/2004, alors que ces prestations sont garanties aux ressortissants de l’État membre d’accueil qui se trouvent dans la même situation, dans la mesure où ces ressortissants d’autres États membres ne bénéficient pas d’un droit de séjour en vertu de la directive 2004/38 dans l’État membre d’accueil.
Libellés :
dettes,
Immigration,
insecurité,
services publics
Pays/territoire :
Luxemburgo
jeudi 5 février 2015
21 Egyptiens décapités
L'Etat islamique(EI)
a provoqué notre horreur et notre indignation suite à la diffusion, aujourd’hui
dimanche 5 février, d'une vidéo montrant la décapitation de 21 Egyptiens de
confession chrétienne copte
récemment kidnappés en Libye. Sur la vidéo, des hommes portant des combinaisons
orange, semblables à celles d'autres otages exécutés ces derniers mois en
Syrie, sont alignés sur une plage les mains menottées dans le dos, avant que
leurs bourreaux ne les décapitent au couteau.
En janvier, la branche libyenne de
l'EI avait affirmé avoir kidnappé 21 coptes égyptiens.
Par ce crime abominable,
l'organisation djihadiste démontre qu'elle a exporté ses méthodes en dehors des
régions qu'elle contrôle en Syrie et en Irak et où elle a multiplié les
atrocités.
Ces épouvantables barbares
prolifèrent sur le terreau d'une situation géopolitique dégradée. Les
interventions militaires aventureuses menées au nom de la «lutte contre le
terrorisme» n'ont fait qu'ouvrir des espaces politiques nouveaux à la terreur
islamiste et son projet totalitaire.
Donc, il faut apporter tout notre solidarité
aux coptes d'Egypte soumis depuis
plusieurs années à la haine fanatique.
Libellés :
femme,
Immigration,
insecurité,
musulman,
nationalisme
Pays/territoire :
El Cairo, Gobernación de El Cairo, Egipto
mercredi 4 février 2015
Les dérives racistes
En France, les activistes des Droits de l’homme commencent à s’inquiéter des
dérives auxquelles on assiste depuis l’attentat islamiste contre Charlie Hebdo et la
prise d’otages dans le magasin Casher: enfants de moins de dix ans convoqués au
commissariat, un professeur de philosophie suspendu sans qu’il sache ce qui lui
est exactement reproché, agents municipaux suspendus pour ne pas avoir respecté
la minute de silence. En deux semaines, 117 procédures ont été ouvertes pour «
apologie de terrorisme ».
Si l’apologie du terrorisme constitue bien un délit, les pratiques
policières et judiciaires qui s’installent
n’ont rien à voir avec la pénalisation de ce délit : un enfant de 8 ans
ne sait pas ce qu’est le « terrorisme », ne pas respecter une minute de silence
imposée ne signifie pas une approbation du crime.
Des millions de citoyens ont manifesté le 11 janvier pour dire «Nous sommes
Charlie » mais aussi pour défendre la liberté de parole et de pensée. C’est
pour cette liberté que les journalistes de Charlie Hebdo sont morts. Le tout
répressif ne fera pas reculer le terrorisme et n’assurera pas notre sécurité ;
il ne fera qu’accroître les fractures
qui existent dans la société française qui, comme l’ensemble de l’Europe,
est malade de la crise, du chômage, du
mal vivre, du racisme. Il renforcera un
climat délétère de suspicion et de rejet
d’une partie de la population et encouragera la délation.
En Espagne, les démocrates ont compris qu’il faut appeler à la raison pour
sauvegarder les valeurs de notre Constitution, la liberté, égalité et
solidarité.
Libellés :
crise,
Immigration
Pays/territoire :
París, Francia
mardi 27 janvier 2015
libération du camp d’Auschwitz (Pologne)
Ce 27 janvier 2015 marque le soixante-dixième anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz (Pologne) par les soldats soviétiques, à l'issue de la seconde guerre mondiale.
La libération d’Auschwitz, puis des autres camps de concentration, révélait au monde entier les indicibles souffrances endurées par dix millions d’enfants, de femmes, d’hommes, que le régime nazi, ses sbires de la Gestapo et leurs complices, avaient recensés, pourchassés, arrêtés, raflés, marqués, dépouillés de tous leurs biens, d’abord en Allemagne puis dans tous les pays de l’Europe occupée.
Juifs, Tsiganes, Francs-maçons, handicapés, malades mentaux, syndicalistes, militants politiques opposés au régime, communistes, républicains espagnols, socialistes, chrétiens, protestants, catholiques, témoins de Jéhovah, homosexuels, tous ont été livrés à l’esclavage et à la mort, broyés par la gigantesque machine à exploiter et à exterminer, mise au point par Hitler et le pouvoir nazi. Ce furent 203 camps au service d'une entreprise d'extermination scientifiquement organisée.
70 ans après l'indicible, la transmission de la mémoire de «ce qui a failli dominer le monde» mais aussi la résistance au prix de leur vie par ceux «qui refusaient de vivre à genoux», comme le chantait Jean Ferrat, sont une impérieuse nécessité.
Se souvenir des déportés, de leurs martyres dans les chambres à gaz, mais aussi - pour que l'histoire ne se répète pas - tenter de comprendre comment cette épouvantable machine à tuer a pu se mettre en place, pourquoi elle n’a pu être stoppée. Le monde connaissait pourtant les théories racistes, notamment antisémites, de «la race supérieure», développées par Hitler. Il connaissait aussi le slogan « 500 000 chômeurs, 500 000 Juifs, la solution est simple »
Le 19 avril 1945, 21.000 rescapés du camp de Buchenwald-Dora jurèrent que leur martyre ne serait jamais oublié et qu'ensemble les survivants combattraient le fascisme, l'antisémitisme, le racisme et la haine de l’autre.
Les tragiques événements de ce début de mois de Janvier 2015, qui ont bouleversé la France, démontrent hélas que la victoire des peuples sur l'horreur reste précaire et jamais acquise: le fascisme, nationaliste ou religieux, menace toujours l'humanité.
En France, pas moins de 423 actes antisémites furent recensés en 2013. Ce chiffre a pratiquement doublé en 2014. Les récents attentats de Créteil, Bruxelles et Toulouse, de la porte de Vincennes en ce début de 2015, sont là pour nous le rappeler douloureusement. A travers l'Europe, les partis d’extrême droite relaient un discours soit antisémite soit islamophobe.
Actes et propos haineux racistes se propagent également à l'encontre des musulmans, des Roms....
La parole raciste se libère chaque jour sur internet. A côté des sites ouvertement néonazis ou des blogs de réseaux « sociaux » qui prônent ouvertement l’antisémitisme et/ou l’islamophobie, des sites mercantiles réhabilitent la notion de «race» en proposant par exemple aux visiteurs de déterminer leur origine juive par une analyse ADN.
En ce 70ème anniversaire de la libération des camps - qui est aussi celui des marches de la mort de quelques 50.000 hommes, femmes et enfants jetés sur les routes du Reich, il faut plus que jamais:
- se mobiliser contre tout racisme, quels qu'en soient les auteurs ou les victimes,
- œuvrer pour un monde plus juste et plus égalitaire
- continuer à faire nôtre le "plus jamais ça" des survivants des camps
Leur volonté, leur avertissement exigent de nous une mémoire agissante qui se manifeste par une vigilance de tous les instants pour mettre à jour, comprendre, dénoncer, combattre toutes les paroles, tous les actes, toutes les décisions qui ouvrent la voie au mépris de tout ce qui est humain.
Libellés :
Immigration,
insecurité,
nationalisme
Pays/territoire :
Oświęcim, Polonia
dimanche 25 janvier 2015
Refuser le racisme et la haine
Suite à
l'attaque terroriste perpétrée contre "Charlie Hebdo", une vague
intolérable d'islamophobie et de violences contre les musulmans s'est installée
dans le monde. Le royaume de l'Espagne
n'en est pas épargné. D'une part comme réaction et d'autre comme occasion, le sentiment antimusulman est apparu sans
problème.
Cependant,
il faut refuser l'amalgame et la haine à l'encontre des musulmans. Ce devoir
doit se faire tout d'abord parce qu’ils sont d'ailleurs eux-mêmes les premières
victimes de l'intégrisme et du fascisme religieux.
L'État espagnol doit réaffirmer sa solidarité
avec toutes les victimes de racisme, de discriminations et de violences,
qu’ils soient journalistes, policiers, citoyens de religion juive, musulmane ou
Roms...
Il faut
absolument refuser toute logique de «guerres des civilisations », telle qu'elle
fut définie depuis le 11 septembre 2001. Depuis lors, elle n'a que trop servi
de "justification" à la stigmatisation de l' "Autre"
différent, partout sur la Terre.
Il faut
refuser avec force, toutes mentions intolérables de « l'ennemi de l'intérieur » d'où qu'elles viennent. Si elles sont dites
par des responsables politiques, leur responsabilité est engagée. Cela ne peut
que conduire au pire. Les espagnols musulmans sont espagnols. Notre
constitution reconnait la liberté religieuse. Donc, nul ne peut exclure de la
nationalité aux nationaux de telle ou telle religion. On ne peut pas rejeter
les musulmans de la communauté nationale. On ne peut pas les stigmatiser et
ensuite, se dire étonner des problèmes d'intégration.
Des millions
de personnes ont crié « Je suis Charlie ». Dans cet esprit, il faut refuser
le racisme et le rejet de l'Autre. Il faut refuser les politiques de
boucs-émissaires. Il faut refuser un « Patriot Act » contraire aux valeurs de
la démocratie espagnole. Du fait, le PSOE va payer très cher l’appui au nouveau projet de loi pénale. Aux crimes
odieux commis par les térroristes, il faut répondre, bien sûr, par
l'application du Droit mais aussi, il faut construire un discours avec plus de
« vivre ensemble », plus de solidarité. Cela nous impose de faire en sorte que la devise « Liberté,
Egalité, Solidarité» ne se limite pas à être des mots creux mais devienne
enfin, de jour en jour davantage par notre volonté partagée, la réalité de tous
les jours dans nos villes et nos quartiers. Ceux qui sèment les germes de la relégation,
de l'exclusion, du racisme sèment les germes de la violence. Nous ne sommes pas
les premiers á le dire mais il faut le répéter: «L'obscurantisme,
l'ignorance et la misère intellectuelle qui ont été à l'origine des drames que
nous avons vécus, se combattent avec l'éducation et la culture".
Depuis
le 11 septembre 2001, la "guerre contre le terrorisme" n'a fait
qu'amplifier le chaos et conduit le monde à une dangereuse impasse. L’expérience
prouve que la guerre contre le terrorisme n’est gagnable par personne. C’est
aux causes qu’il faut s’attaquer. Contre la «guerre des civilisations» qui
conduit le monde à une catastrophe irrémédiable, il est urgent d’agir pour un
monde de justice, de paix et de démocratie !
Libellés :
démocratie,
insecurité,
musulman
Pays/territoire :
París, Francia
dimanche 11 janvier 2015
#Je suis Charlie
Chère France
Tu peux imaginer
avec quelle tristesse j’ai suivi les attentats de Paris. Nous, les espagnols,
nous connaissons trop ces situations. L’assassinat d’une personne soit disant
contraire au dogme ça a toujours été du fascisme. Ils ont beau l’appeler « cause
révolutionnaire », c’est l’élimination d’un opposant politique. Donc,
quelqu’un a décidé qu’une autre personne doit mourir.
Moi, je suis contre la peine de mort. Je ne crois pas
que l’état puisse se « venger » quel que ce soit le délit commis. Tu
comprends ce que je pense d’un individu qui a décidé de tuer un autre. Ce dont
je suis sûr c’est que cette violence est inutile pour leur cause. Au contraire,
ces méthodes éloignent la possibilité de triomphe pour leurs objectifs. Nôtre victoire,
celle des démocrates, est sûre même s’il
y aura encore d’autres batailles à livrer. Même s’il y aura beaucoup d’autres
douleurs à soigner.
Enfin, ma chère France, j’espère que tu puisses te reposer
après ce difficile week-end et continuer d’irradier du bonheur á tous ceux qui
ont la chance de vivre là-bas.
Libellés :
ETA,
insecurité
Pays/territoire :
París, Francia
jeudi 8 janvier 2015
Attentat terroriste contre Charlie Hebdo : retour sur les premiers éléme...
Libellés :
démocratie,
insecurité,
terrorisme
Pays/territoire :
París, Francia
Inscription à :
Articles (Atom)