mardi 30 avril 2013

La tolérance des maires avec les infractions routières

Introduction
En Espagne, le Code de la circulation avait été approuvé par le Décret du 25 Septembre 1934. Donc, il était nécessaire une nouvelle loi que le remplaça pour adapter la règle aux principes de la Constitution de 1978. En plus, cette nouvelle loi devait permettre d’affronter la solution du trafic dans une époque caractérisée par une croissance spectaculaire, avec une répercussion transcendantal, tant dans la circulation de la ville comme entre villes. C’est pourquoi le Parlement approuve la loi 18/1989, du 25 juillet, du trafic, de la circulation de véhicules à moteur et sécurité routière. Due à l’évolution sociologique du pays, les études de la circulation ont augmenté de façon qu’elles couvrent la protection des citoyens, tant dans leur intégrité physique comme patrimonial, face aux risques y dommages produits par la circulation des voitures et des personnes, qui doivent partager le même espace.  Telle protection arrive jusqu’á la protection pénale des victimes de cette coexistence pas toujours pacifique.

Les coûts de la sanction
L’objectif des régulations administrative et pénal est le control des dommages collatéraux du trafic routier. Pour cela, l’État espagnol utilise deux instruments légaux, le Code Pénal el le Règlement. Le Code Pénal détermine les crimes et délits et fixe les peines applicables à leurs auteurs. Le règlement détermine les contraventions et fixe, dans les limites et selon les distinctions établies par la loi, les peines applicables aux contrevenants. Donc, il est nécessaire de dissuader le possible délinquant ou infracteur. La théorie économique classique étudie les coûts de production d’un fait interdit face au possible bénéfice. C’est à dire que le transgresseur ou délinquant fait la comparaison entre le possible bénéfice, l’infraction, et les frais de commettre l’action interdite, la contravention ou la peine judiciaire. Ce prix à payer, ce coût face aux bénéfices est la punition, la peine imposée au transgresseur de la règle. Il existe divers éléments qui servent à effrayer la commission  du délit ou de l’infraction. Une infraction grave sera sanctionnée par un retrait de permis pour une durée variable ainsi qu'une peine pécuniaire tandis qu'une infraction moins grave sera sanctionnée par une amende.

Le montant de la peine
Le premier élément est le montant de la peine. La peine reçue doit être plus chère que le profit obtenu en réalisant l’action interdite. Avec le système traditionnel des peines pécuniaires, el coût n’est pas élevé pour certains secteurs de la population. En effet, les infractions administratives ont un “prix” fixe. Pour de nombreuses personnes, le système de peines économiques est profondément injuste. Plus le niveau économique du sujet est bas, plus il a de difficulté pour payer la peine économique. L’exception existe seulement en Finlande. Là-bas, les amendes sont déplafonnées et proportionnelles au revenu. En 2012, sur l’île finlandaise d’Aaland, un homme d’affaire suédois a été flashé à 67 km/h dans une zone limitée à 30 km/h. Ainsi, l’homme d’affaire, disposant de revenus nets de 290 000 euros au moment de l’infraction, a été condamné à verser la somme de 20 500 à l’Etat finlandais. Cette infraction n’aurait pas été pas chère  dans le reste de l’Europe.  Mais, malheureusement, l’Espagne n’est pas la Finlande. Pour réduire les dégâts des amendes plafonnées, il existe le permis de conduire par points. Il attaque directement l’infracteur en lui faisant risquer une diminution de son nombre maximum de points ou carrément du retrait du permis. Lorsque le capital est réduit à zéro, le permis de conduire perd sa validité avec interdiction d'en obtenir un nouveau avant un certain délai. La perte de validité concerne l'autorisation de conduire tout véhicule terrestre à moteur pour lequel un permis de conduire est nécessaire. De cette façon, l’infracteur sanctionné comprend que son infraction lui provoque directement des conséquences importantes dans sa vie. Bien qu’il ait les moyens pour payer une amende, son permis de conduire peut perdre sa validité.

La tolérance
Le deuxième élément  est la probabilité de l’application de la peine. Dans nombre de villes d’Espagne, une rue peut séparer les territoires de deux villes. Avec l’existence des polices locales, les villes espagnoles peuvent avoir des politiques de sécurité bien différenciées. Les conducteurs locaux sont pleinement conscients de ces différences. Du fait, l’activité répressive d’une ville peut pourchasser certains phénomènes que la ville voisine ne veut pas réprimer. Par exemple, l’activité commerciale ou artisanale ambulante, obligatoirement exercée avec une carte de commerçant ambulant, peut être tolérée dans une ville parce que le maire juge nécessaire que les chômeurs puissent travailler dans l’économie « submergée ». Faute de travail, ils réalisent des travaux au «noir. Pour la circulation routière, c’est la même situation. Les infractions sont plus nombreuses là où la vigilance policière est moins forte. Du fait, beaucoup de conducteurs ne se rappellent pas que le stationnement "en double-file", à côté des voitures garées le long du trottoir, est interdit. Bien qu’il puisse coûter au contrevenant une amende, le stationnement du véhicule n’importe où est considéré "comme un droit". Sa taxation serait donc « un affront".

L’efficacité du système.
Le troisième élément  est l’efficacité du système administratif ou judiciaire. Un potentiel infracteur connait les défauts du système. Une contravention peut ne pas être remise par l’agent de police locale. Dans le bureau  municipal, l’acheminement du dossier peut être frappé de caducité. Même la sanction peut péricliter. Un receveur particulier des finances d’une ville a besoin de l’aide d’un collègue pour saisir un compte bancaire. La structure territoriale espagnole est très complexe avec des régions qui pratiquent le dumping fiscal. Tel est le problème que certaines villes touristiques renoncent à instruire les procès-verbaux. Elles savent de l’impossibilité de faire payer les touristes des autres régions espagnoles. L’État est la seule administration qui n’a pas de problème. Il est aidé par l’Agence de l’État des finances publiques qui ne connait pas de limites régionales.

L’image du délinquant ou infracteur
Le dernier élément attaque l’image du délinquant ou infracteur. Certains comportements son fortement rechassés. C’est le cas des délits de violation ou terrorisme. Cette valorisation négative fait que le délit coute plus cher. Mais, en Espagne, pour le trafic routier, la sensibilité sociale est très limitée dans de nombreuses couches de la société. L’infracteur n’a donc pas peur du rejet social. Une des causes de ce manque de rejet est la jeunesse de la démocratie espagnole. Le Général Franco, dictateur entre 1939 et 1975, est mort dans son lit. Il n’a jamais été jugé. Aucun tribunal n’a étudié les faits honteux de son régime. Pire encore, il n’y a pas eu de loi de point final comme en Argentine. Les forces politiques ont délibérément ramolli la critique sociale pour la Constitution de 1978 soit acceptée par referendum. Le résultat de cette crise de conscience est une société extrêmement tolérante avec le manque de civisme. La corruption économique est acceptée comme une pratique respectable. Dans la circulation routière, les délits contre la sécurité de la circulation sont tolérés para la citoyenneté. Les sentences judicaires prouvent la prudence des juges dans l’application de la peine. Il faut savoir que le Code Pénal Espagnol est puissant avec le faible, et faible avec le puissant.  La personne qui a une présence dans les mass media a beaucoup de possibilité de n’être que légèrement condamné. Emprisonner quelqu’un de puissant, qui aurait tué une autre personne, après avoir consommé une grande quantité d’alcool, est impossible. Au maximum, il risque une peine de prison de deux ans. Avec celle-ci, il ne sera pas emprisonner. Il y a deux mois, à Madrid, les agents de police se sont autocensurés face à des sportifs fameux qui avaient entamé des courses de haute vitesse avec leurs puissantes voitures. Certains se sont échappés parce qu’ils allaient « trop vite ». Comme beaucoup d’autres de haute position sociale, le statut social leurs permet abuser et ne pas respecter l’ensemble des droits et d'obligations légalement déterminés.

Travaux d’intérêt général
Le rôle de la politique est assez curieux. D’une part, la plus haute position sociale est réservée aux grands sportifs, surtout des footballeurs. Les citoyens n’aiment pas savoir que les délits contre la sécurité routière puissent se réprimer para la prison. En plus, les maires et autres élus locaux ont besoin de la bonne image des sportifs pour que ceux-ci les aident dans leurs campagnes électorales.

D’autre part, le Code Pénal de 1995 avait approuvé, dans son article 49, des peines qui pouvaient être prononcées à la place d'une peine d'emprisonnement. Les « Travaux au bénéfice de la Communauté » (TBC) étaient une d’entre elles. Ils sont connus dans le Code Pénal français sous le nom « Travaux d’Intérêt Général », non rémunérés, et d’une durée variable d’heures de travail.

Pour arranger tout cela, le gouvernement  a approuvé le Règlement, le Décret Royal 1849/2009, du quatre décembre qui modifie le DR 515/2005, du six mai. Il développe les TBC pour qu’ils puissent s’exécuter au profit d'une structure habilitée et chargée d'un service public. Normalement, ce sont les mairies et leurs entreprises publiques.

Cette sentence judiciaire a des conséquences pratiques très importantes pour le casier judiciaire. Ce fichier recense  les condamnations pénales d'un individu, et est mis à disposition de l'autorité publique. Il est important d’avoir un CJ vierge au cours de la vie professionnelle ou personnelle. Dans nombre de métiers, la personne a besoin d’être irréprochable aux yeux de la justice : chauffeur de taxi, ambulancier, animateur, éducateur, policier, tout fonctionnaire,… Par exemple, un petit délinquant, condamné aux TBC, peut perdre le droit d’être employé public.

Conclusion
En 2009, les tribunaux ont dicté  122.758 sentences qui imposaient la peine de TBC aux délinquants routiers. Bien que cette peine ne s’exécute pas dans une prison, elle a l’avantage d’augmenter les frais d’une infraction contre le Code de la Circulation. Évidemment, toute infraction ne peut être punie para les peines de TBC. Mais le système de protection de tout citoyen, dans sa mesure physique et patrimonial,  se bénéficie d’un plus grand respect puisque l’État « ose » réprimer les infractions et délits routiers. C’est un petit progrès mais la justice continue d'infliger des peines ridicules au regard des dégâts causés.