dimanche 24 août 2014

Barcelone : Un fracas du modèle de tourisme

La ville de Barcelone veut recevoir 10 millions de touristes.

Cet objectif municipal est très audacieux mais il peut produire des retournés imprévus. Pour l’instant, les résultats sont douteux. Les habitants du centre-ville, ceux du quartier « Cuitat Vella » en ont assez de vivre dans leur quartier dégradé. La vidéo suivante explique les dégâts du tourisme qui ont transformé le quartier en un parc d’attraction. 

mardi 12 août 2014

Espagne : État régional corrompu

FRANCE: NOUVELLES RÉGIONS
En France, l’assemblée nationale a approuvé le projet du gouvernement sur le «recoupage » régional du pays. Pour l’instant, 13 futures régions sont prévues au lieu des 22 régions qui existent aujourd’hui. Pour cette nouvelle distribution du territoire, de très bonnes explications économiques sont données. Cependant, il existe aussi de sérieuses explications politiques qui naissent en Espagne.


ESPAGNE: ÉTAT REGIONAL
L’organisation territoriale de l'Espagne, un État régional, se fonde sur l'article 2 de la Constitution espagnole de 1978 qui dispose l'unité indissoluble de la nation espagnole, tout en garantissant le droit à l'autonomie des nationalités et régions qui la composent et la solidarité entre elles. L’article 137 dispose que l'État distribue son territoire entre les communes, les provinces et les communautés autonomes qui se constituent. Toutes ces entités jouissent de l'autonomie pour gérer leurs intérêts propres. 


TITRE VIII DE LA CONSTITUTION
Le titre VIII de la Constitution Espagnole s’appelle « Organisation territoriale de l’État ». Dans son troisième Chapitre, les communautés autonomes sont divisées en deux types: d’une part, les régions autonomes définies par l'article 143 qui établit les procédures pour leurs créations. De ce cas, se trouvent les régions qui ont été poussées vers l’autonomie. D’autre part, se trouvent les anciennes régions dites historiques. Ces nationalités sont définies par l'article 151 qui a permis un processus d'autonomie accéléré. Dans ce groupe, se trouvent celles qui avaient déjà bénéficié d'un statut d'autonomie pendant la IIe République : Catalogne, Galice et Pays Basque. Tout ce procès de consensus et volonté nationaliste a produit, pour l’instant, 17 régions autonomes et deux villes autonomes Ceuta et Melilla. En plus de cette division, la plupart de ces communautés sont elles-mêmes divisées en plusieurs départements, appelés provinces.

SUPERFICIE

Pour fuir la démagogie nationaliste, la table ci-dessous présente les régions espagnoles classées par superficie et pourcentage par rapport à tout le pays.


Nom

Superficie

%

Ordre

Castille-et-León

94 223 km2

18,6

1

Andalousie

87 268 km2

17,2

2

Castille-La Manche

79 463 km

15,7

3

Aragon

47 719 km

9,4

4

Estrémadure

41 634 km

8,2

5

Catalogne

32 114 km

6,3

6

Galice

29 574 km

5,8

7

Communauté valencienne

23 255 km

4,6

8

Région de Murcie

11 313 km

2,2

9

Asturies

10 604 km

2,1

10

Navarre

10 391 km

2,1

11

Communauté de Madrid

8 028 km

1,6

12

Îles Canaries

7 447 km

1,5

13

Pays basque

7 234 km

1,4

14

Cantabrie

5 321 km

1,0

15

La Rioja

5 045 km

1,0

16

Îles Baléares

4 992 km

1,0

17

Ceuta

18,5 km²

0,00365

18

Melilla

12,3 km²

0,00244

19

ESPAGNE

505 988 km2 

100 %

 

 

CONCLUSION

On peut dire que cette distribution de territoire s’est établie au moi de mai 1982, avec les premières élections aux parlements régionaux. Cependant, la crise économique a provoqué un grand débat sur les frais et la corruption de ces pouvoirs locaux.  Le dernier scandale a été celui de « l’honorable » Mr Jordi Pujol, ancien président de la région de Catalogne. Il dit avoir reçu un héritage de son père, ancien banquier, qui lui aurait laissé plus de 3.000 millions d’euros. Pendant 37 ans de pouvoir, il n’a pas eu le temps d’arranger sa situation avec le fisc espagnol. Curieuse excuse.

Dans le prochain post, cette situation permettra d’avancer un possible changement territorial qui soit utile pour lutter contre la corruption.

mardi 5 août 2014

Le nationalisme catalan.

En Espagne, la rentrée du cours politique commence le Onze Septembre. Depuis 1978, la journée est fériée en Catalogne. Là-bas, les travailleurs en profitent pour partir à la plage. Les étudiants savent que c’est la dernière fête avant la rentrée scolaire. Les politiciens font leurs devoirs en déposant des couronnes de fleurs face à la statue de Rafael Casanova i Comes, dernier conseller en cap (le chef des conseillers du Conseil des Cent) de Barcelone.

ONZE SEPTEMBRE 2001
Pour un bon nationaliste catalan, on ne doit pas parler des attentats de onze septembre 2001 á New York. En fin de compte, ce n’est pas important que des membres du réseau djihadiste islamiste Al-Qaïda perpètrent quatre attentats-suicides en faisant 2 973 victimes. De plus, ils détruisirent les tours jumelles du « World Trade Center ». Après ces événements, le monde occidental avait commencé une guerre en Afghanistan qui semble ne jamais finir. Ce n’est pas important puisque c’est arrivé aux États-Unis.

ONZE SEPTEMBRE 1973
Pour un bon nationaliste catalan, on ne doit pas parler non plus du coup d’État au Chili du 11 septembre 1973. Ce jour-là, un coup d’État militaire renversa le gouvernement de Salvador Allende, président élu démocratiquement, et installa un régime autoritaire jusqu’en 1990. Ce n’est pas important non plus puisqu’il était socialiste.

ONZE SEPTEMBRE 1714
Pour un bon nationaliste catalan, ce qui est important ce sont les faits du 11 Septembre 1714, á Barcelone. Après 11 mois de blocus et 61 jours de tranchée ouverte, le chevalier d'Asfeld part à l'assaut de la tranchée et emporte la place. Cette dernière bataille de la guerre de Succession d'Espagne, qui oppose de 1701 à 1714 l'archiduc Charles Louis d'Autriche, soutenu par la Grande-Bretagne, l'Autriche, et les Pays-Bas, à Philippe V d'Espagne, soutenu par la France et l'Espagne dans la lutte pour la succession au trône d'Espagne.

GUERRE CIVILE DE 1700 A 1715
Mais le débat commence quand on étudie les évènements de ce jour-là. Bien sûr qu’il y eut une bataille mais l’objectif n’était pas une catalogne indépendante. L’objectif était très simple. C’était d’assoir une personne dans le trône du roi qui soit favorable aux intérêts d’un groupe face á un autre. Rien de neuf dans l’historie du monde. Pour les élites, c’est une guerre économique. Pour le peuple, c’était une guerre civile.

CHARLES II
La guerre civile qui existait en Espagne était due à la déchéance de la monarchie espagnole du coté politique et du coté personnel du roi Charles II. Pour le régime, le XVII siècle est celui de la crise économique, de l’assèchement de la richesse americaine et des problèmes religieux aux Pays-Bas.
Pour la figure du roi, il faut dire que l’Histoire l’appelle l’Ensorcelé. Le dernier Roi de la maison d’Autriche était né le 6 novembre 1661. Tal était sa santé qu’il reçut le surnom d'« Ensorcelé » (Hechizado). Son lamentable état physique était du aux mariages consanguins successifs contractés par ses ascendants royaux. Une telle dégénérescence lui provoquait une très mauvaise santé dans un corps rachitique, malade et faible. De plus, il était stérile. Cet état physique le rendait incapable d’avoir un héritier. Avec toutes ses conditions, tout seul, il réussit à mettre un terme définitif au règne de la Maison de Habsbourg sur les couronnes d'Espagne. Peu soucieux de ses responsabilités mais pressé par son principal conseiller le cardinal Portocarrero, Charles II avait demandé l'avis du pape Innocent XII pour choisir le futur roi d’Espagne.

SOLUTION FRANÇAISE
Charles II choisit la solution française le 2 octobre 1700 en faisant du jeune duc d'Anjou, 17 ans, son légataire universel. Cette décision était très risqué puisqu’il était le deuxième fils de Louis de France, dit « le Grand Dauphin », et petit-fils du roi Louis XIV. La filiation française du nouveau roi était un grave problème puisqu’elle renversait l’équilibre des forces en Europe et aux Amériques. Le nouveau roi commence à régner sans opposition citoyenne entre 1700 et 1705. Du fait, il se déplace à Barcelone pour jurer, le 4 octobre 1701, ses lois et coutumes. Il y vit pendant six mois. Cependant, il doit laisser la ville pour organiser la défense du royaume sérieusement attaqué par les prétendants pro-autrichiens.

CONCLUSION
Dans toute « belle » histoire de nationalisme, les faits du passé sont interprétés avec les schémas du présent. Aujourd’hui, de nombreuses régions du monde évoquent leur passé avec la vision démocratique. Ce point de vue commence en France, en 1789, avec la Révolution. En Espagne, il faut attendre jusqu’à la Constitution de Cadiz en 1812. Tout événement historique que s’est développé avant 1812 est dû aux batailles entre élites bourgeoises qui luttent pour augmenter leur pouvoir, leur niveau de vie. La liberté et le bien-être du peuple ne les intéressaient pas. Dans les pires situations, l’élite qui organise le conflit a toujours les moyens d’arranger sa situation. Par contre, le peuple doit survivre avec les vainqueurs.