samedi 21 mars 2015

21 mars, Journée internationale de lutte contre le racisme

Il y a 49 ans, l’ONU a instauré la Journée internationale de lutte contre le racisme. En Espagne, l’année 1966 est la  vingt-septième année du régime de Franco, selon-lui, un régime de paix, la paix des cimetières. Il a fallu attendre l’arrivée de la démocratie en 1978 pour le racisme commence à exister dans les livres d’études et dans les lois. C’est dans l’article 14 de la Constitution que l’égalité des espagnols est proclamée sans qu’aucune discrimination puisse être introduite fondée sur la naissance, la race, le sexe, la religion, l'opinion ou sur toute autre situation ou circonstance personnelle ou sociale.

Cependant, le chemin de l’égalité des citoyens est loin d’être achevé. Les vieux démons espagnols réapparaissent. L’étranger, le Juif, le Rom, le Musulman - ou supposé tel - ou encore le sans papier, sont les «  boucs émissaires  » auxquels est attribuée la responsabilité de tous les maux et de toutes les injustices de la société, qu’ils sont pourtant parmi les premiers à subir. 

Profitant du désarroi d'une partie de plus en plus grande de la population, en Espagne comme dans l’ensemble de l’Europe, l’extrême droite progresse. Son  discours xénophobe se veut rassurant pour une partie de la population. En plus,  l’apparente impunité des réseaux sociaux permet une liberté d’expression qui est utilisée pour tenir des propos odieux, racistes, xénophobes et homophobes.

Mais l’extrême droite n’est pas seule en cause. La Méditerranée est devenue le cimetière de milliers de migrants africains. En Europe, une nouvelle campagne de traque contre les sans-papiers a été lancée. Les pays membres de l’espace Schengen ont organisé une opération baptisée « Mos Maiorum »  contre les immigrants clandestins. Les migrants arrêtés devaient être soit renvoyés dans leur pays d’origine ou bien maintenus en rétention.
Dans certains pays européens, les expulsions d’étrangers Roms n’ont jamais été aussi nombreuses. Comment s’étonner de la banalisation du racisme ?

En Espagne, quand les responsables régionaux tiennent des propos stigmatisants, les citoyens se sentent protéger dans la recrudescence des actes racistes au quotidien. Au niveau national, il faut savoir que les traques des étrangers ont commencé avec le circulaire nº 1 du 25 janvier 2010 du Commissariat general des frontières de la police national. Durement critiqué par les syndicats policiers, le Ministre de l’Intérieur, Alfredo Pérz Rubalcaba, s’est défendu en parlant des erreurs de communication. Mais il ne l’a pas dérogé. Les contrôles au faciès ont perduré. Les Africains et les Sud-Américains subissent les mêmes injures.

Le 11 janvier, des millions de citoyens ont dit leur solidarité au cri de « Jesuis Charlie ». Ils ont dit aussi leur refus de la haine et de l'amalgame. Mais depuis cette date, en Espagne aussi, les actes islamophobes ont augmenté par rapport à janvier 2014. Les actes antisémites ont doublé en un an.

En ce 21 mars, il faut réaffirmer notre refus de toute forme de racisme. Le véritable objectif doit être une véritable égalité des droits parce que le racisme prospère sur les inégalités. La société doit se mobiliser pour faire reculer les problèmes sociaux et politiques, générateurs de souffrances et d’inégalités.

C'est sur ces bases universalistes qu’en 1978, notre Constitution a été approuvée: liberté, justice, égalité, et pluralisme politique.

dimanche 8 mars 2015

Sur la journée internationale de la femme.

Les femmes représentent la moitié de la population. Ce simple chiffre statistique devrait suffire pour une reconnaissance des droits. Cependant, ce n'est pas le cas. Principalement dans les zones de conflits armés, elles sont souvent des proies pour ces durs guérilleros qui prétendent les défendre, bien sûr, sans leurs accords.

Tel est le cas de Boko Haram, le groupe terroriste du Nigéria, qui justifie ses actions par une lecture honteuse du Coran. Pour les chercheurs des réseaux sociaux, je laisse les lectures du hasthtag #BringBackOurGirls qui vont de la sincère société civile nigérienne à la vague de sentimentalisme globale des stars du « show business », posant avec des affiches de protestation.

Cependant, après une guerre, les femmes devraient participer activement aux changements et solutions qui touchent la société, y compris la résolution des conflits ultérieurs. L’expérience des conflits armés a prouvé qu'il est d'une importance cruciale de permettre la pleine et égale participation des femmes dans la paix et la sécurité. L'inclusion des femmes augmente la probabilité de parvenir à une paix durable.

Malheureusement, les femmes ne sont pas souvent considérées comme parties prenantes dans les processus de paix. Invitées à prendre les armes en temps de guerre, elles sont reléguées à des tâches auxiliaires en temps de paix. Tel est le cas de l'actuel processus de paix en Colombie.

Souvent, elles ont supporté plus de quotas de cruauté dans les conflits que les hommes. Par conséquent, elles devraient recevoir leurs réparations proportionnelles et leurs dédommagements. De nombreuses ONGs travaillent dans cette ligne. Une d'elles est COLEMAD (Colectivo Mujeres al Derecho). Cette association se consacre depuis 2003 à étudier et intervenir sur la situation, les besoins et les droits des femmes rurales touchées par le déplacement forcé et le conflit armé en général, ainsi que sur la responsabilité de l’Etat.

Par conséquent, le monde doit accepter que les femmes ne soient pas de simples victimes civiles. Il est de justice reconnaître le rôle crucial des femmes dans la reconstruction de sociétés et de la promotion de la paix.

Les femmes devraient jouer un rôle de décideurs dans toutes les étapes de résolution des conflits, aussi bien dans la paix, pour les pourparlers de réconciliation, comme dans la prévention de la répétition à l'avenir des conflits.

Le quinzième anniversaire de l'adoption de la résolution 1325 du Conseil desécurité de l'ONU est un rappel de la nécessité de redoubler les efforts de donner une voix aux femmes dans la consolidation de la paix. Grâce à l'adoption d'un Plan National d'action sur les femmes, paix et sécurité, chaque administration locale pourrait contribuer substantiellement aux aspirations d'une implémentation de cette importante résolution.


La garantie de l’égalité des  droits pour les femmes et les hommes est essentielle pour la sécurité et une paix durable dans le monde.