Les résultats des
élections européennes sont toujours soupçonneux. Historiquement, ils semblaient
être sans valeur. Cependant, cette fois-ci, la citoyenneté a voté en sachant
que la première personne de chaque liste pouvait être élue Président de la
Commission européenne. Donc, c’est un premier pas vers un nouveau modèle de ParlementEuropéen.
Depuis le début de la crise économique, les
cauchemars de pires sentiments sont apparus. En Europe, c’est la croissance des
sentiments racistes classiques. La peur de l’autre. L’étranger délinquant.
Bref, des sentiments connus depuis la République de Weinar, en Allemagne.
les résultats en France
Du fait, les
résultats en France n’ont rien de très étonnants. Ils expriment un clivage de
plus en plus marqué entre les Français « inclus » qui ont un travail, ceux qui
vivent positivement la mondialisation avec les changements culturels qu’elle entraîne
(mobilité, rencontre des populations et des cultures) et tous ceux qui se
sentent exclus.les résultats en France
Cette deuxième
partie de la population a perdu ses repères traditionnels. Elle souffre de la
concurrence économique exacerbée. Soit elle perd son emploi, soit elle n’y
accède plus. Elle vit très mal les flux migratoires qui accentuent le sentiment
de dépossession culturelle. Pour cette catégorie de citoyens, qui ne peut pas
manifester en raison de son hétérogénéité, le vote constitue le seul signal
possible. Elle le manifeste en votant FN ou à travers l’abstention.
Fustiger ces
électeurs ne sert à rien. Les réactions indignées et moralisatrices non plus.
Les partis traditionnels sont aujourd’hui condamnés à retrouver un discours
d’abord, des actes ensuite afin de retrouver le contact avec cette partie de la
population, et surtout avec les jeunes.
LES RESULTATS EN ESPAGNE
Telle est le cas
en Espagne. Les deux grands partis qui l’ont gouvernée depuis le retour de la
démocratie ont perdu leurs positions majoritaires. Ils ont vu comment leurs électeurs les ont désertés.
À chacun sa façon, ils représentent le même mode de gérer la crise économique,
politique et sociale.
Tous les deux ont
approuvé un changement de l’article 135 de la Constitution. Le 27 septiembre 2011, juste avant les élections nationales, le Parti socialiste (PSOE), parti
sortant du gouvernement a voté l’amendement de cet article avec le Parti
Populaire (PP), futur vainqueur des élections pour le gouvernement central.
L’arrivée au
pouvoir de la droite n’a donc pas été trop débattue puisque la grande décision
a été prise avant les élections. « Toute
la richesse du pays devra servir pour payer les dettes de toutes les
administrations déficitaires ». Les besoins des citoyens ne doivent pas
gêner l’objectif maximum : payer la dette.
Pays Basque
Du coté
électorale, le Parti Populaire espagnol est une anormalité européenne. Il
reçoit tous les votes du centre-droite et de la droite. Les autres sensibilités
de cette option des votants conservateurs trouvent leur représentation par le
biais des partis régionaux, de tendance nationaliste. L’expression plus forte
de ce sentiment ne se donne plus au Pays Basque. Les terroristes de l’ETA ont
perdu. Bildu, un parti de tendance nationaliste pro-indépendance a gagné dans
une province, Guizpuzcoa. Avec le control de celle-ci, nombre d’entre eux
veulent avoir un emploi dans le public, voir si possible devenir fonctionnaire.
Catalogne
Du coté Este de
la péninsule ibérique, la Catalogne réclame son indépendance avec un referendum
prévu pour le mois de novembre. En fin de compte, c’est le même discours « xénophobe ».
Les riches et laborieux catalans, tous honnêtes citoyens, payent trop d’impôts
qui servent aux fainéants du Sud, surtout les andalous. Ceux-ci vivent des allocations
de chômage et de la fraude fiscale. Bref, le discours Nord-Sud européen reproduit
au niveau espagnol.
Conclusion
Peut-on dire que
tout est perdu ? Non, bien sûr mais
il faut que les politiciens comprennent qu’ils doivent former un projet espagnol.
Dans ce projet, les démocrates de tout genre doivent travailler dans l’intérêt
commun. Celui-ci est bien simple : l’intérêt commun est celui des
espagnols, non pas seulement celui de la dette espagnole.
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