lundi 26 mai 2014

Elections européennes en Espagne

Les résultats des élections européennes sont toujours soupçonneux. Historiquement, ils semblaient être sans valeur. Cependant, cette fois-ci, la citoyenneté a voté en sachant que la première personne de chaque liste pouvait être élue Président de la Commission européenne. Donc, c’est un premier pas vers un nouveau modèle de ParlementEuropéen.

Depuis  le début de la crise économique, les cauchemars de pires sentiments sont apparus. En Europe, c’est la croissance des sentiments racistes classiques. La peur de l’autre. L’étranger délinquant. Bref, des sentiments connus depuis la République de Weinar, en Allemagne.


les résultats en France
Du fait, les résultats en France n’ont rien de très étonnants. Ils expriment un clivage de plus en plus marqué entre les Français « inclus » qui ont un travail, ceux qui vivent positivement la mondialisation avec les changements culturels qu’elle entraîne (mobilité, rencontre des populations et des cultures) et tous ceux qui se sentent exclus.

Cette deuxième partie de la population a perdu ses repères traditionnels. Elle souffre de la concurrence économique exacerbée. Soit elle perd son emploi, soit elle n’y accède plus. Elle vit très mal les flux migratoires qui accentuent le sentiment de dépossession culturelle. Pour cette catégorie de citoyens, qui ne peut pas manifester en raison de son hétérogénéité, le vote constitue le seul signal possible. Elle le manifeste en votant FN ou à travers l’abstention.

Fustiger ces électeurs ne sert à rien. Les réactions indignées et moralisatrices non plus. Les partis traditionnels sont aujourd’hui condamnés à retrouver un discours d’abord, des actes ensuite afin de retrouver le contact avec cette partie de la population, et surtout avec les jeunes.

LES RESULTATS EN ESPAGNE
Telle est le cas en Espagne. Les deux grands partis qui l’ont gouvernée depuis le retour de la démocratie ont perdu leurs positions majoritaires.  Ils ont vu comment leurs électeurs les ont désertés. À chacun sa façon, ils représentent le même mode de gérer la crise économique, politique et sociale.

Tous les deux ont approuvé un changement de l’article 135 de la Constitution. Le 27 septiembre 2011, juste avant les élections nationales, le Parti socialiste (PSOE), parti sortant du gouvernement a voté l’amendement de cet article avec le Parti Populaire (PP), futur vainqueur des élections pour le gouvernement central.

L’arrivée au pouvoir de la droite n’a donc pas été trop débattue puisque la grande décision a été  prise avant les élections. « Toute la richesse du pays devra servir pour payer les dettes de toutes les administrations déficitaires ». Les besoins des citoyens ne doivent pas gêner l’objectif maximum : payer la dette.

Pays Basque
Du coté électorale, le Parti Populaire espagnol est une anormalité européenne. Il reçoit tous les votes du centre-droite et de la droite. Les autres sensibilités de cette option des votants conservateurs trouvent leur représentation par le biais des partis régionaux, de tendance nationaliste. L’expression plus forte de ce sentiment ne se donne plus au Pays Basque. Les terroristes de l’ETA ont perdu. Bildu, un parti de tendance nationaliste pro-indépendance a gagné dans une province, Guizpuzcoa. Avec le control de celle-ci, nombre d’entre eux veulent avoir un emploi dans le public, voir si possible devenir fonctionnaire.

Catalogne
Du coté Este de la péninsule ibérique, la Catalogne réclame son indépendance avec un referendum prévu pour le mois de novembre. En fin de compte, c’est le même discours « xénophobe ». Les riches et laborieux catalans, tous honnêtes citoyens, payent trop d’impôts qui servent aux fainéants du Sud, surtout les andalous. Ceux-ci vivent des allocations de chômage et de la fraude fiscale.  Bref, le discours Nord-Sud européen reproduit au niveau espagnol.

Conclusion
Peut-on dire que tout est perdu ?  Non, bien sûr mais il faut que les politiciens comprennent qu’ils doivent former un projet espagnol. Dans ce projet, les démocrates de tout genre doivent travailler dans l’intérêt commun. Celui-ci est bien simple : l’intérêt commun est celui des espagnols, non pas seulement celui de la dette espagnole.  

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