La ville de Gaza est la plus grande de la Bande de Gaza. Avec 400.000
habitants, c’est aussi la plus peuplée. Le taux de croissance démographique est
proche du 3%. Donc, elle est un monstre très difficile de gérer. Ces chiffres
pourraient faire penser que l’objectif municipal est de survivre à tout prix.
Ceci est faut. La ville veut pouvoir offrir des services municipaux, si
possible de qualité.
L’un d’entre eux est l’assainissement urbain. La mairie a essayé divers projets pour surmonter le
manque de voiture que les fonctionnaires doivent utiliser dans ces services
municipaux. L’un de ces projets est bien
curieux. Il s’agit de l’utilisation des bicyclettes.
Ce projet a été très bien reçu par les Gazaouis et les services de l’environnement. Le manque de voitures
municipales n’est pas nouveau. Le transport a toujours été un problème. Cela a
obligé les ingénieurs municipaux à prévoir constamment des solutions. Ils ont
réussi que le Conseil municipal approuve l’idée au mois de septembre 2014.
Chaque inspecteur municipal a droit à un vélo unique, identifié par son numéro
de série et visible pour tous avec son logo municipal et sa couleur orange. De leurs
côtés, les employés de la ville sont heureux de cet outil de travail. Certains
utilisaient déjà leurs vélos privés. Rouillés, vieux et lourds, ceux-ci étaient
une mauvaise image pour la fonction publique.
Á Gaza comme dans
nombre de pays méditerranéens, les deux-roues sont vus comme des moyens de
locomotion utilisés par les pauvres, bien loin des paramètres hollandais.
Une campagne de marketing
a dû être lancée. De suite, les habitants ont très bien reçu ces nouveaux
vélos. D’une part, ils voient que les inspecteurs souffrent au soleil pour
faire leur travail. De l’autre, ceux-ci arrivent dans les quartiers les plus éloignés
pour surveiller le ramassage des poubelles et l’assainissement urbain. Les
citoyens ont commencé à recevoir les services municipaux de meilleure qualité.
Certes, ils sont encore loin du modèle d'excellence EFQM mais l'amélioration de
la qualité du service public est devenue une priorité.
Maintenant, 50 inspecteurs
peuvent surveiller des dizaines d’équipe de travailleurs locaux chargés de
ramasser plus de 600 tonnes de déchets solides.
Bien que ce projet ait
l’air bien écologiste, ce n’est pas une décision libre de la mairie. Les 23
villes de la Bande de Gaza souffrent les conséquences du bouclage qui est
fondamentalement l'exercice arbitraire du pouvoir dans le but d'établir un
contrôle. Pour établir un contrôle sur une population hostile, il faut de
l'intimidation, et l'intimidation est le cœur de l'occupation.
En effet, en Décembre
2006, le mouvement politique Hamas a gagné les élections municipales. Les électeurs ont tout d’abord exprimé
leur condamnation de l’incapacité du parti politique Fatah à créer des
institutions solides, à éradiquer la corruption et à améliorer la vie
quotidienne. Les électeurs auraient ainsi peut-être moins voté pour le Hamas
que contre le Fatah.
Cette victoire a été
sérieusement critiquée par Israël. Cependant, Hamas veut faire fonctionner les
villes. Ce serait une grande victoire des anciens terroristes qui pourraient
ainsi prouver la valeur de leur management public. Quelle bonne image pour vaincre la soi-disant
incapacité palestinienne qui ne produit que misère, pauvreté et mauvais
fonctionnement des services publics. Permettre le renouvellement des élites
dirigeantes et le respect des résultats démocratiques seraient un embryon du
futur état palestinien.
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