En France, les activistes des Droits de l’homme commencent à s’inquiéter des
dérives auxquelles on assiste depuis l’attentat islamiste contre Charlie Hebdo et la
prise d’otages dans le magasin Casher: enfants de moins de dix ans convoqués au
commissariat, un professeur de philosophie suspendu sans qu’il sache ce qui lui
est exactement reproché, agents municipaux suspendus pour ne pas avoir respecté
la minute de silence. En deux semaines, 117 procédures ont été ouvertes pour «
apologie de terrorisme ».
Si l’apologie du terrorisme constitue bien un délit, les pratiques
policières et judiciaires qui s’installent
n’ont rien à voir avec la pénalisation de ce délit : un enfant de 8 ans
ne sait pas ce qu’est le « terrorisme », ne pas respecter une minute de silence
imposée ne signifie pas une approbation du crime.
Des millions de citoyens ont manifesté le 11 janvier pour dire «Nous sommes
Charlie » mais aussi pour défendre la liberté de parole et de pensée. C’est
pour cette liberté que les journalistes de Charlie Hebdo sont morts. Le tout
répressif ne fera pas reculer le terrorisme et n’assurera pas notre sécurité ;
il ne fera qu’accroître les fractures
qui existent dans la société française qui, comme l’ensemble de l’Europe,
est malade de la crise, du chômage, du
mal vivre, du racisme. Il renforcera un
climat délétère de suspicion et de rejet
d’une partie de la population et encouragera la délation.
En Espagne, les démocrates ont compris qu’il faut appeler à la raison pour
sauvegarder les valeurs de notre Constitution, la liberté, égalité et
solidarité.
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