Suite à
l'attaque terroriste perpétrée contre "Charlie Hebdo", une vague
intolérable d'islamophobie et de violences contre les musulmans s'est installée
dans le monde. Le royaume de l'Espagne
n'en est pas épargné. D'une part comme réaction et d'autre comme occasion, le sentiment antimusulman est apparu sans
problème.
Cependant,
il faut refuser l'amalgame et la haine à l'encontre des musulmans. Ce devoir
doit se faire tout d'abord parce qu’ils sont d'ailleurs eux-mêmes les premières
victimes de l'intégrisme et du fascisme religieux.
L'État espagnol doit réaffirmer sa solidarité
avec toutes les victimes de racisme, de discriminations et de violences,
qu’ils soient journalistes, policiers, citoyens de religion juive, musulmane ou
Roms...
Il faut
absolument refuser toute logique de «guerres des civilisations », telle qu'elle
fut définie depuis le 11 septembre 2001. Depuis lors, elle n'a que trop servi
de "justification" à la stigmatisation de l' "Autre"
différent, partout sur la Terre.
Il faut
refuser avec force, toutes mentions intolérables de « l'ennemi de l'intérieur » d'où qu'elles viennent. Si elles sont dites
par des responsables politiques, leur responsabilité est engagée. Cela ne peut
que conduire au pire. Les espagnols musulmans sont espagnols. Notre
constitution reconnait la liberté religieuse. Donc, nul ne peut exclure de la
nationalité aux nationaux de telle ou telle religion. On ne peut pas rejeter
les musulmans de la communauté nationale. On ne peut pas les stigmatiser et
ensuite, se dire étonner des problèmes d'intégration.
Des millions
de personnes ont crié « Je suis Charlie ». Dans cet esprit, il faut refuser
le racisme et le rejet de l'Autre. Il faut refuser les politiques de
boucs-émissaires. Il faut refuser un « Patriot Act » contraire aux valeurs de
la démocratie espagnole. Du fait, le PSOE va payer très cher l’appui au nouveau projet de loi pénale. Aux crimes
odieux commis par les térroristes, il faut répondre, bien sûr, par
l'application du Droit mais aussi, il faut construire un discours avec plus de
« vivre ensemble », plus de solidarité. Cela nous impose de faire en sorte que la devise « Liberté,
Egalité, Solidarité» ne se limite pas à être des mots creux mais devienne
enfin, de jour en jour davantage par notre volonté partagée, la réalité de tous
les jours dans nos villes et nos quartiers. Ceux qui sèment les germes de la relégation,
de l'exclusion, du racisme sèment les germes de la violence. Nous ne sommes pas
les premiers á le dire mais il faut le répéter: «L'obscurantisme,
l'ignorance et la misère intellectuelle qui ont été à l'origine des drames que
nous avons vécus, se combattent avec l'éducation et la culture".
Depuis
le 11 septembre 2001, la "guerre contre le terrorisme" n'a fait
qu'amplifier le chaos et conduit le monde à une dangereuse impasse. L’expérience
prouve que la guerre contre le terrorisme n’est gagnable par personne. C’est
aux causes qu’il faut s’attaquer. Contre la «guerre des civilisations» qui
conduit le monde à une catastrophe irrémédiable, il est urgent d’agir pour un
monde de justice, de paix et de démocratie !
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