dimanche 25 janvier 2015

Refuser le racisme et la haine

Suite à l'attaque terroriste perpétrée contre "Charlie Hebdo", une vague intolérable d'islamophobie et de violences contre les musulmans s'est installée dans le monde.  Le royaume de l'Espagne n'en est pas épargné. D'une part comme réaction et d'autre comme occasion,  le sentiment antimusulman est apparu sans problème.

Cependant, il faut refuser l'amalgame et la haine à l'encontre des musulmans. Ce devoir doit se faire tout d'abord parce qu’ils sont d'ailleurs eux-mêmes les premières victimes de l'intégrisme et du fascisme religieux.

L'État espagnol doit réaffirmer sa solidarité  avec toutes les victimes de racisme, de discriminations et de violences, qu’ils soient journalistes, policiers, citoyens de religion juive, musulmane ou Roms...

Il faut absolument refuser toute logique de «guerres des civilisations », telle qu'elle fut définie depuis le 11 septembre 2001. Depuis lors, elle n'a que trop servi de "justification" à la stigmatisation de l' "Autre" différent, partout sur la Terre.

Il faut refuser avec force, toutes mentions intolérables de «  l'ennemi de l'intérieur  » d'où qu'elles viennent. Si elles sont dites par des responsables politiques, leur responsabilité est engagée. Cela ne peut que conduire au pire. Les espagnols musulmans sont espagnols. Notre constitution reconnait la liberté religieuse. Donc, nul ne peut exclure de la nationalité aux nationaux de telle ou telle religion. On ne peut pas rejeter les musulmans de la communauté nationale. On ne peut pas les stigmatiser et ensuite, se dire étonner des problèmes d'intégration.

Des millions de personnes ont crié « Je suis Charlie ». Dans cet esprit, il faut refuser le racisme et le rejet de l'Autre. Il faut refuser les politiques de boucs-émissaires. Il faut refuser un « Patriot Act » contraire aux valeurs de la démocratie espagnole. Du  fait, le PSOE va payer très cher l’appui au nouveau projet de loi pénale. Aux crimes odieux commis par les térroristes, il faut répondre, bien sûr, par l'application du Droit mais aussi, il faut construire un discours avec plus de « vivre ensemble », plus de solidarité. Cela nous impose de  faire en sorte que la devise « Liberté, Egalité, Solidarité» ne se limite pas à être des mots creux mais devienne enfin, de jour en jour davantage par notre volonté partagée, la réalité de tous les jours dans nos villes et nos quartiers. Ceux qui sèment les germes de la relégation, de l'exclusion, du racisme sèment les germes de la violence. Nous ne sommes pas les premiers á le dire mais il faut le répéter: «L'obscurantisme, l'ignorance et la misère intellectuelle qui ont été à l'origine des drames que nous avons vécus, se combattent avec l'éducation et la culture".

Depuis le 11 septembre 2001, la "guerre contre le terrorisme" n'a fait qu'amplifier le chaos et conduit le monde à une dangereuse impasse. L’expérience prouve que la guerre contre le terrorisme n’est gagnable par personne. C’est aux causes qu’il faut s’attaquer. Contre la «guerre des civilisations» qui conduit le monde à une catastrophe irrémédiable, il est urgent d’agir pour un monde de justice, de paix et de démocratie !

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